Nous habitons un village de campagne qui n'a pas les moyens d'avoir ses propres écoles élémentaires et maternelles. Donc, nous fonctionnons a deux communes :
-la maternelle est assurée par la commune voisine
-et dans mon village, les écoliers en élémentaire sont accueillis.
En février dernier, l'inspection académique a décidé la fermeture d'une classe de maternelle et l'ouverture d'une classe supplémentaire en primaire. L'école maternelle aurait du donc fonctionné a
deux classes mêlant les 3 niveaux : petite section, moyenne section et grande section. Mais une partie des grandes section devait intégrer l'école élémenaire dans une classe mixte CP/grande
section.
Seulement comment choisir les éleves qui resteraient en maternelle et ceux qui iraient en élémentaire ?
Les deux critères choisis par l'équipe pédagogique ont été:
1) L'âge des enfants : Les plus vieux des grandes section devaient intégrer l'école élémentaire
Ce critère paraît tout à fait raisonnable et juste dans la mesure où les plus grands sont, les plus à même de s'adapter à ce nouvel environnement. Bien que plus vieux en âge ne signifie pas
forcément plus mature. Ce critère peut être donc discutable mais non contestable à mon sens.
2) Le lieu de résidence : Les enfants résidant dans la commune de la maternelle devaient rester en maternelle même s'il s'agissait des plus âgés
de grande section. En revanche, j'ai dénoncé ce critère car je lui attribue un caractère de discrimination sociale.
En effet, par définition, la discrimination est la distinction, l'isolement, la ségrégation de personnes ou de groupe de personnes par rapport à un ensemble plus large. Elle consiste à
restreindre les droits de certain en leur appliquant un traitement spécifique défavorable.
Dans cette définition, deux notions fondamentales sont présentes :
-
Distinction d'un groupe de personnes par rapport à un ensemble plus large :
Parmis tous les plus âgés de la grande section de la rentrée, on pointe du doigt les élèves résidant sur la commune extérieur à l'école maternelle.
-
Traitement spécifique défavorable :
Il va de soi que je ne remets pas en question la qualité du travail de l'équipe enseignante de l'école élémentaire et qu'il y a surement des avantages pour les enfants à cotoyer des enfants
beaucoup plus âgés, voir des pré-ados.
Le traitement défavorable, à mon sens, consiste dans le fait que le cadre d'apprentissage de l'école primaire est beaucoup moins « maternant ». J'entends par là que les enfants sont obligés de
grandir plus vite et auront moins d'attention spécifique pour ne pas dire qu'ils seront noyés dans la
masse.
Les sorties, les visites se font plus rares.
Le gouter de noel est supprimé.
Les temps de jeux sont abrégés bousculant les enfants dans un rythme cadensé avant l'heure.
Pour tout cela, je considère que pour les élèves en grande section qui partiront à l'école primaire, le traitement sera défavorable par rapport à ceux qui resteront à l'école maternelle.
Le fait est que 10 élèves au minimum devait partir à la « grande école » et que cela plaise ou non aux parents, que leur enfant soit mature ou non, c'est la décision de l'inspecteur d'académie
de fermer une classe en maternelle pour en ouvrir une en primaire. Pourquoi alors réserver ce sort aux élèves
les plus âgés résidant sur la commune de l'école primaire et exclure par là même ceux résidant sur l'école maternelle ?
Cette discrimination revêt un caractère particulièrement :
• injuste entre les enfants car deux enfants du même âge auront des cadres d'apprentissage bien différent sous prétexte que leur parent ne réside pas dans la « bonne » commune. Et même si on
pousse le raisonnement, le critère de sélection « lieu de résidence » peut impliquer que des enfants résidant dans la commune de l'école primaire plus jeunes partiront en élémentaire tandis que
des plus vieux residant dans la commune de l'école maternelle resteront à l'école maternelle.
L'école ne doit-elle pas promouvoir les principes d'égalité ?
• navrant car elle est le reflet d'un égoïsme communal alors que deux villages ont besoin chacun l'un de l'autre pour faire vivre leur école. Soit nos deux communes mettent des moyens et des
règles en commun pour perdurer et offrir au concitoyen un service public de proximité et de qualité, soit nos deux communes fonctionnent individuellement. Mais qu'une des deux tire la
converture de son côté est très désagréable.
Conclusion :
Les effectifs des deux écoles ont tellement évolués entre fevrier et juin que l'école maternelle a finalement gardé ces 3 classes et le maintien de l'ouverture d'une classe supplémentaire à
l'école primaire.